le sang, le sable et la sangle

Aujourd’hui, on a marché main dans la main avec le déluge. Les cloches de l’église faisaient vibrer chacune des gouttelettes d’eau qui tombaient du ciel. Elles se brisaient comme du verre sur le ciment.

Sur l’asphalte – sur le trottoir aussi – et jusqu’à l’entrée du bar, il y avait des taches de sang. Dans une ruelle, un jeu de marelle coulait comme du mascara dans la bouche d’un égout. Un ballon roulait dans une cour arrière. Les brins d’herbe cassaient – derrière vos yeux il y avait une grande plaque de givre.

Le ciel coulait avec patience le long de vos bras, jusqu’au bout des doigts. Des ongles boueux qui cherchaient le sang, qui cherchaient le bar, le trottoir et l’asphalte. Puis plus rien ne bouge, plus un souffle – dans vos veines s’égrène du sable. Un jour de pluie comme un jour à la plage, la peau comme une sangle qui empêche de se déverser dans le décor.