de la boue et des omelettes

Des moteurs crachent encore sur les routes invisibles qui tissent le ciel. Des pneus soupirent de fatigue sur Ontario – des omelettes qui glissent sur les briques et le béton.

Il y a quelques instants déjà, l’hiver ronronnait encore dans le ventre de l’air clim. Ce soir les klaxons s’étouffent dans mes neiges imaginaires.

Les yeux comme de grandes étendues de sable et les paupières cousines avec les guillotines outre-mer. Le tic-tac de l’horloge posée sur la bibliothèque, des pages qui se gavent de temps perdu.

Au parc, ce matin, un travailleur de la Ville grimpait péniblement dans un module de jeu. Comme un gamin incertain de ce qu’il devait faire – effacer le graffiti ou non. Sur l’allée asphaltée, les cailloux et les grains de sable craquaient sous les pas d’hier. De l’eau, il n’y en avait nulle part.