parallèles


Ni patrie / ni état / ni Québec / ni Canada. Ces mots défilaient sous mes yeux alors que je chaloupais dans la fonte printanière d’une ruelle. On écoutait la télé trop forte, on s’engueulait à propos des dépenses inutiles alors que la ceinture, déjà serrée, commençait à craquer, on donnait des coups de bâton de hockey dans l’asphalte amolli alors que dans la rue on exagérait sur le rouge à lèvres et les déhanchements – un mercredi soir. Des enfants armés de leurs bâtons, leurs pads et leur goal, dialoguaient du doigt avec un automobiliste venu déranger leur jeu. L’équipe des bleus égalisait la marque 1 à 1, allait rentrer à la maison trop tard et pleurer sous les draps en comptant ses nouvelles pucks. Plus au nord, dans une autre ruelle tatouée, on répondait par les mêmes lettres mal assurées : parce que ça ne nous correspond pas.