le chat du 2202 (bis)

Avec le froid qui s’est amené, j’ai l’impression que je ne reverrai pas le chat du 2202. À l’automne déjà, il trouvait ça dur : un harnais trop petit pour son corps tout rond, la laisse en plus, il refusait de marcher sur le trottoir parce que les feuilles mouillées le dégoûtaient. Je me souviens avoir ri du chat et de son complet noir, ce jour-là, en adressant pour la première fois la parole à cette dame étrange, qui sonne parfois à la porte des voisins – y entre et parle fort avant de partir.

Le chat n’est donc plus là depuis une bonne semaine et demie, remplacé par une couronne en fausses aiguilles de sapin, et des lumières blanches scintillantes, par trop dures sur les yeux. Je sais qu’il ne reviendra pas près de la fenêtre de tout l’hiver et pourtant… chaque matin je tourne la tête, en répétant les mêmes quelques mots étouffés dans le foulard, à l’endroit de J. Toujours pas là – première absence prolongée depuis un an et demi, presque deux.