clôture

Dans la ruelle coincée entre St-Germain et Dézéry, quelques pas portés à mon oreille par le coussin de la première neige. On déblaie les autos, quelques tardifs posent des plastiques dans leurs fenêtres. Déjà, la noirceur était tombée – deux yeux lumineux à ma droite. Le sac trop chargé, deux mémoires à lire sous le bras. Les pieds lourds et humides.

Une petite masse sombre est disparue derrière une clôture rafistolée avec des clous et des planches qui traînaient dans une cour du coin. Des lettres tracées avec les restes d’un gallon de peinture : « Je t’aime Geneviève ». J’ai débouché sur Winnipeg et ses grands mâts penchés. Frileux ou gênés, dur à dire.

J’ai trotté jusqu’à la rue D. Jeté un coup d’œil dans la fenêtre, sa couronne et son faux sapinage. Le gros chat était là, avec son complet et son air un peu perdu. En arrivant à l’appartement, du café chaud m’attendait. Le chat est revenu, que j’ai dit, en enlevant mes bottes. On a bu notre café en paix ce soir-là.