rouilles II

Le frottement de la peau sur une rampe de fer.

On passait par là, l’air de rien, que soudain ça nous fait vibrer le tympan. Une main brisée par l’arthrite qui peine sur une rampe de fer – le frottement nous amène un goût de sang et de rouille dans la bouche, dans le nez… dans toute la tête.

La chair qui butte sur une aspérité, qui casse une écaille de peinture. Le bois humide qui se tord sous les pas. Une main attachée à des poumons essoufflés. Une rouillure poussiéreuse qui se détache de la rampe ou de la main.

Une voix rouge, bourgeonnante d’un mal noir – un gargouillement qui vient des pieds jusqu’au bout de la langue. Un « bonjour » deviné dans le frottement du matin.