un semblant de mauvais sort

Je suis retourné dans la ruelle des Ruellards pour trouver l’endroit dévasté par le dégel. Si en décembre, durant la tempête, c’était la joie pure qui me battait dans la poitrine, j’ai dû me résigner. Les Ruellards tardent à faire leur ménage de printemps, et je me demande s’ils le feront cette année – les dernières traces du grand ménage, photos affichées sous un revêtement de plastique le long de la multitude des clôtures, semblent remonter à 2003. Là où il devait y avoir un tournesol, assurément la fierté du voisinage, on pouvait lire S.V.P. Prière de ne pas casser la fleur. Merci. Cette adresse, on la retrouve maintenant photographiée, plastifiée, cas réglé. La prière a laissé place à un semblant de mauvais sort, qui ne pouvait que sortir de la bouche d’une vilaine belle-mère de contes de fées.