Cheng

Échoué sur les berges intérieures de l’Université, à lire les poèmes enveloppants de François Cheng.

Des pas, beaucoup, qui se tordent comme la houle. Des pas, beaucoup, disjoints du regard qui les porte.

Autour, les travaux à remettre, les nouveaux gadgets et les projets à venir. Des cravates des casquettes. De la soie et du denim. Beaucoup de mots durs cachés dans la douceur d’un murmure.

Des bises, des accolades malgré tout.

Toujours des pas, beaucoup, des voix qui se mêlent et qui claquent. Moi, silencieux je l’espère, à admirer les berges intérieures de l’Université. Un flot pressé de mains et de sacs, des pieds, encore des pieds et des regards absents.

Soudain une petite motocyclette verte, dans une main pas plus grande que ça, qui passe entre les pages de Cheng et mon regard. Un moteur imité dans le rose d’une joue. Un enfant aux yeux rieurs qui m’envoie la main, à moi, simple dune.