une loupe, un pétard

J’aurais voulu rester là, sur le coin du trottoir, à le regarder tenter d’allumer ce gros pétard avec sa loupe. Il aurait sans aucun doute réussi, au coin d’Ontario et Davidson, à créer tout un émoi – et moi je me serais bien bidonné. Mais le feu est viré au vert et puis, après tout, on ne regarde pas fixement un enfant comme ça. Je l’ai donc laissé à ce jeu qui allait sûrement durer des heures avec le soleil qui se logeait tranquillement dans les replis de la rue. Sur l’autre rive, on s’allumait une clope à grand coup de Zippo. Je me demande encore pourquoi il n’utilisait pas une loupe, lui – c’est bien plus drôle.