la vie en rose


Avec ses souliers de course qui louchaient et sa carapace de coton rose, il m’a ramené à Montréal. Ce n’était rien de bien glorieux, cette couverture sale qui se conformait aux crevasses d’un corps usé – ou était-ce le contraire? Au-dessus, sur la terrasse, on secouait la tête en lisant le journal et en sirotant un espresso, soupirant devant la niaiserie, l’illogisme, l’inégalité des hommes entre eux! Les doigts gras avaient ensuite plaqué le journal contre la table d’aluminium. Les feuilles se sont envolées, sur Saint-Denis et Maisonneuve. La tasse de carton quant à elle, a préféré atterrir dans le soulier gauche. Le même jour, Stréliski écrivait que « Montréal n’est pas une ville du dimanche, c’est une ville de tous les jours. » Sous la carapace rose, ça s’est mis à remuer.