pieds

Toujours ce toit coulant par chaudières, station Préfontaine. À la mezzanine, le plancher est tatoué de calcium. Je descends sur les marches salées. En attente du prochain métro, les habitués. Bas de nylon et bottes de cowboys attifés de genoux grelottants, des zippers de sacoches trop pleines qui vomissent des bâtons de rouge à lèvres, un cahier de notes qui repose sur des os dont il manque les cuisses, des boissons pour bourreaux de travail aux mains gercées et les ongles rongés. Un nu-pieds à qui on réchauffe les orteils rougis par le froid… et qui continuait à pitonner sur son téléphone-caméra-baladeur-etc. Je regarde mes bottes. Ses pieds. Son cellulaire. Mes bottes.