cerné


Écrire des instants de bonheur. C’est peut-être ce que j’ai parié avec moi-même. Ça devient parfois un peu flou, surtout lors de ces journées où me prend une espèce de sentiment de vide. Ce n’est pas de la tristesse, ce n’est pas la fin du monde non plus, tout au plus c’est une certaine indifférence devant les choses. Il suffit, pour que ça passe, de mettre le pied dehors, élire un banc de parc pour saisir une ouverture sur la ville. Marcher et flâner, alternativement. Sansot nous le rappelle : il y a une différence dans la liberté du regard – la disponibilité – de l’un et l’autre.

Je n’ai pas grand-chose à dire de moi-même, mais un Fargue dira qu’on va toujours dans une ville peuplée de soi-même. Je me demande ce qu’il arrive quand cette ville se résume, un soir de jour ouvrable, à une poupée qui enserre un verre en carton troué du McDonald’s, en plein milieu d’un terrain vague... où bientôt on construira d’autres condominiums.